Le Prophète
Muhammad (PSL) est cette lumière qui mène à la Lumière.
« Il y a certes pour vous, dans le Messager de Dieu, le meilleur des modèles pour qui désire [aspire à s’approcher de] Dieu et l’Au-delà et se souvient de Dieu intensément. » (Coran, 33, 21).
L’Envoyé (PSL) est le maître
dont on étudie les renseignements, le guide que l’on suit sur la Voie, le
modèle auquel on aspire à ressembler et, surtout, l’élu dont on est invité à
méditer les paroles, les silences et les actions.
Un modèle, un guide
Pendant les vingt-trois années de sa mission, le Prophète Muhammad (PSL) a cherché la
voie de la liberté et de la libération spirituelles. Il recevait la Révélation, étape par étape, aux
détours des circonstances de la vie, comme si le Très-Haut dialoguait avec lui
dans l’Histoire, pour l’éternité.
Le Prophète (PSL) l’écoutait, Lui
parlait, et contemplait Ses signes le jour comme la nuit, dans l’entourage
chaleureux de ses compagnons comme dans la solitude du désert d’Arabie. Il
priait quand le monde des Hommes dormait, invoquait Dieu quand ses frères
désespéraient, et restait patient et persévérant devant l’adversité et
l’insulte quand tant d’êtres tournaient le dos. Sa spiritualité profonde
l’avait libéré de la prison du moi, et il ne cessait de voir et de rappeler les
signes du Très Rapproché aussi bien
dans l’oiseau qui vole que dans l’arbre qui se dresse, le crépuscule qui
s’installe ou l’étoile qui brille.
Il a su exprimer et épandre l’amour autour de
lui. Ses épouses furent comblées par sa présence, sa tendresse et son
affection, et ses compagnons l’aimaient d’un amour intense, profond et
extraordinairement généreux. Il donnait et offrait sa présence, ses sourires,
son être, et si, d’aventure, une esclave s’adressait à lui ou voulait l’emmener
au bout de la ville, il allait, il écoutait, il aimait. Appartenant à Dieu, il n’était la possession de
personne et offrait son amour à tous, simplement, et avec simplicité. Quand il
donnait sa main à un individu qui le saluait, il ne la retirait jamais le
premier et il savait la lumière et la paix qui peuvent jaillir dans le cœur
d’un être à qui l’on offre un mot tendre qui le rassure, un nom affectueux
qu’il apprécie, un réconfort auquel il aspire. Des détails, les choses de la
vie : libéré de son moi, il ne négligeait le moi de personne. Sa présence
était un refuge, il était l’Envoyé (PSL).
Il aimait, il pardonnait. Pas un jour ne
passait sans qu’il demande pardon à Dieu pour ses propres insuffisances et ses
oublis, et lorsqu’une femme ou un homme venait à lui avec le poids d’une faute,
aussi grave soit elle, il recevait cette conscience et lui indiquait les voies
du pardon, de l’allégement, du dialogue avec Dieu et de la protection du Très
Doux. Il couvrait les fautes d’autrui aux yeux d’autrui, tout en apprenant à
chacun l’impératif de l’exigence et de la discipline personnelles. A celui,
paresseux, qui venait de lui demander le minimum de la pratique, il répondait
toujours positivement et l’invitait à user de son intelligence, et enfin,
libérer ses propres contradictions tout en acceptant ses fragilités. Il
enseignait la responsabilité sans la culpabilité, et l’exigence de l’éthique
comme condition de la liberté.
La justice est une condition de la paix, et le
Prophète ne cessait de rappeler qu’il est impossible de goûter au parfum de
l’équité si l’on ne sait respecter la dignité des individus. Il libérait les
esclaves et recommandait que les musulmans s’y engagent de façon
permanente : la communauté de foi des croyants devait être une communauté
d’êtres libres. La Révélation lui montra la voie, et il ne cessa, nous l’avons
vu maintes fois, de prêter une attention particulière aux esclaves, aux pauvres
et aux laissés pour compte de la société. Il les invitait à affirmer leur
dignité, à exiger leurs droits, et à se départir de tous complexes : le
message était un appel à la libération religieuse, sociale et politique.
Au terme de sa mission, dans la plaine qui se
situe au pied du Mont de la Miséricorde
(Jabal Ar Rahma), les riches et les
pauvres, les femmes et les hommes de toutes les races, de toutes les cultures
et de toutes les couleurs étaient là, et ils écoutaient ce message affirmant
que le meilleur d’entre les hommes l’est par le cœur, que ne détermine ni la
classe, ni la couleur, ni la culture.
« Le meilleur d’entre vous est celui qui est le meilleur pour les hommes, » avait il confié un jour.
Au nom de la fraternité des hommes – en
s’adressant aux « gens » (An-Nâs)
comme il le fit lors du Sermon d’Adieu, il apprenait à chaque conscience à
dépasser les apparences qui pourraient parasiter son chemin vers le juste (Al-‘Adl). Dans la proximité de Dieu, rien ne pouvait justifier la discrimination,
injustice sociale, ou le racisme. Dans
la communauté musulmane, un Noir appelait à la prière et un fils d’esclave
dirigeait l’armée : la foi avait libéré les croyants des jugements sur les
trompeuses apparences qui stimule les passions et déshumanise les Hommes.
Il avait écouté la voix des femmes de sa
société qui, souvent, vivait dans le déni de droit, l’exclusion et les mauvais
traitements. La Révélation elle-même rappelle cette écoute et cette
disponibilité :
« Dieu a entendu les propos de celle qui discutait avec toi au sujet de son mari, au moment où elle adressait sa plainte à Dieu. Et Dieu entendit parfaitement votre conversation. Dieu est audient et clairvoyant. »
Comme il écoutait cette femme qui voulait
divorcer parce que son mari ne lui plaisait plus : il l’entendit, entra en
matière et les sépara. Il reçu de même cette autre femme qui se plaignait que
son père l’avait mariée sans lui demander son avis : il était prêt à
séparer le couple quand elle l’informa qu’elle était en fait satisfaite du
choix de son père, mais que sa démarche consistait à faire savoir « aux
pères » « que ce n’était point leur affaire », et qu’ils ne
pouvaient agir sans demander leur avis à leurs filles.
L’Envoyé (PSL) transmis aux femmes la double
exigence de la formation spirituelle et de l’affirmation d’une féminité qui ne
soit pas emprisonnée dans le miroir du regard masculin ou aliénée au sein de
rapports de forces ou de séduction malsains. Leur présence dans la société,
dans l’espace public et dans l’engagement social, politique, économique et même
militaire était une donnée objective que le Prophète, non seulement n’a jamais
nié ni rejeté, mais qu’il a clairement encouragé. A la lumière des
enseignements spirituels, il les aida à s’affirmer, à être présents, à
s’exprimer et à revendiquer la vraie liberté du cœur et de la conscience. Elles
avaient à la choisir par elles-mêmes et à en dessiner les contours elles-mêmes
dans la confiance de l’infiniment bon.
L’Envoyé (PSL) aimait les enfants, leur
innocence, leur douceur et leur présence. Proche de dieu, proche de son cœur,
il restait attentif à celles et à ceux qui comprenait le langage du cœur. Il
les embrassait, les portait sur ses épaules, en allant à la rencontre de leur
innocence, qui, par essence, était l’expression d‘une perpétuelle prière à l’infiniment
bon. Les enfants, comme les anges, sont pleinement à Dieu. Ils sont signes.
L’attitude du Prophète (PSL) en
était un constant rappel. Ainsi, si sa prière rituelle pour Dieu était
perturbée par les pleurs d’un bébé, qui, somme toute, priait Dieu en invoquant
sa mère, alors, l’Envoyé (PSL) écourtait
sa prière d’adulte comme s’il s’agissait d’une réponse à la prière de l’enfant.
L’Envoyé (PSL) avait en outre le
sens du jeu, de l’innocence et de l’esthétique : les enfants lui
enseignaient à entretenir ce regard toujours émerveillé sur les Hommes, et les
éléments. Face à la beauté, il pleurait, s’émouvait, et parfois sanglotait, et
il était souvent envahit de bien-être par la musicalité poétique d’un vers ou
par l’appel spirituel d’un verset offert par le très généreux, l’infiniment
bon.
Le Prophète
Muhammad (PSL) est venu aux Hommes avec un Message de foi, d’éthique et d’espérance.
L’Unique y rappelle à l’humanité sa Présence,
ses exigences. Il est venu avec un message et pourtant, tout au long de sa vie,
il n’a eu de cesse d’écouter les femmes, les enfants, les Hommes, les esclaves,
les riches, les pauvres comme les exclus. Il écoutait, accueillait,
réconfortait. Elu parmi les hommes, il ne cachait ni sa fragilité ni ses doutes.
Au demeurant, Dieu l’a fait douter très tôt de lui-même afin qu’il ne doutât
point ensuite de son besoin de Lui, et il lui montra la réalité de ses
imperfections afin qu’il se mette en quête de Sa parfaite Grâce et demeure indulgent
à l’égard de ses semblables. Il ne fut point un modèle par ses seules qualités,
mais également par ses doutes, ses blessures et parfois par ses erreurs d’appréciation.
Tout, néanmoins, absolument tout dans sa vie
était un instrument de renouveau et de transformation : du moindre détail
aux plus grands événements qui ont jalonné son existence. L’observateur, le
fidèle, le croyant tire ses enseignements et s’approche de l’essence du message
divin et de la Lumière de la foi.
Le Prophète (PSL) priait,
méditait, se transformait et transformait son monde. Tous l’ont aimé, chéri et
respecté, car il avait l’exigence d’une spiritualité qui lui permettait de
transcender son ego, de faire don de soi et, à son tour, d’aimer sans être lié.
Telle était au fond sa vraie liberté celle d’aimer avec justice sans se laisser
emprisonner par ses passions raciales, nationalistes ou identitaires.
Le Prophète
Muhammad (PSL) est cette lumière qui mène à la Lumière.
Yathrib786
Le 17 novembre 2019
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