18 août 2019

Du Prophète Muhammad (PSL) dans l’effort (ajtahidu) pour dégager une opinion


Le pèlerinage était terminé. Le Prophète Muhammad (PSL) avait accompli l’ensemble des rites et désirait retourner à Médine. Il se mit en route avec les pèlerins qui l’avaient accompagné. Ils parvinrent enfin à Médine. Et la vie reprend son cours

De nombreux musulmans enseignaient ou apprenaient les principes de l’Islam et le Coran, de même que les éléments de la pratique avec leurs règles et leurs conditions. La taxe était prélevée selon les normes qui avaient été récemment fixées par la Révélation et la pratique du Prophète (PSL).

Ainsi l’ensemble des rites des cinq piliers de l’Islam (arkân al-islâm) étaient, avec le pèlerinage qui venait de s’achever, désormais codifiés, et la communauté musulmane avait reçu les informations nécessaires pour vivre l’Islam au quotidien et faire face aux nouvelles questions de l’avenir.
A Mu’âdh ibn Jabal, qu’il avait mandaté comme juge dans le nouvel environnement du Yémen, le Prophète (PSL) demanda :


« Au moyen de quoi jugeras-tu ? »
«Au moyen du Livre de Dieu. » répondit Mu’âdh
«Et si tu ne trouves rien dans le Livre de Dieu. » Dit le Prophète (PSL)
«Je jugerai selon la tradition (sunna) du Mssager de Dieu.» répondit Mu’âdh
« Et si tu ne trouves rien dans la tradition du Messager.» Dit le Prophète (PSL)
« Je ne manquerai pas de faire un effort (ajtahidu) pour dégager une opinion. » Ajouta avec confiance Mu’âdh
Le Prophète Muhammad (PSL) fut satisfait de cette réponse et conclut :
« Louange à Dieu qui a guidé le messager de Son Messager au point de satisfaire le Messager de Dieu. » (Hadith rapporté par at-Tirmidhî et Abû Dâwud)


La gradation des réponses de Mu’âdh ibn Jabal contenait l’essence de l’enseignement du Prophète (PSL). Une ouverture d’esprit et une tolérance qui offraient les moyens pour la communauté  de suivre ce dernier et de lui rester fidèle à travers les âges.


Le livre de Dieu, le Coran et l’ensemble des traditions (ahâdîth) du Prophète (PSL) (as-sunna) étaient les deux références fondamentales. Face à de nouvelles situations, les garants de ces enseignements devaient utiliser leur intelligence critique, leur bon sens et leur créativité pour trouver de nouvelles réponses, fidèles aux principes islamiques mais adaptées aux nouveaux contextes.


Les fondements du crédo (‘aqîda) et de la pratique rituelle (‘ibadât) n’avaient pas à changer dans les principes essentiels de l’éthique. La mise en application de ces derniers et le traitement de situations nouvelles, à propos desquelles les sources scripturaires étaient restées vagues ou silencieuses, nécessitent des réponses circonstanciées. Les compagnons du Prophète (PSL) l’avaient compris, et ce dernier leur avait transmis autant de savoir que la confiance nécessaires pour aller de l’avant et observer le monde et ces vicissitudes, avec l’assurance d’avoir désormais les moyens spirituels et intellectuels de pouvoir s’adapter en restant fidèles au Message de Dieu (Allah soub annahou wa talla).


Le Prophète (PSL) n’a pas laissé un système fermé, sclérose ou plat. Il avait conscience que le monde évolue et avec les hommes. Le contexte était aussi déterminant. Il ne souhaitait pas une transposition ou une transcription littérale mais que son Messager apporte son sens critique.



Yathrib786
Le 18 août 2019