Le pèlerinage était terminé.
Le Prophète Muhammad (PSL) avait
accompli l’ensemble des rites et désirait retourner à Médine. Il se mit en route avec les pèlerins qui l’avaient accompagné.
Ils parvinrent enfin à Médine. Et la vie reprend son cours
De nombreux musulmans
enseignaient ou apprenaient les principes de l’Islam et le Coran, de
même que les éléments de la pratique avec leurs règles et leurs conditions. La
taxe était prélevée selon les normes qui avaient été récemment fixées par la Révélation et la pratique du Prophète (PSL).
Ainsi l’ensemble des rites
des cinq piliers de l’Islam (arkân
al-islâm) étaient, avec le pèlerinage qui venait de s’achever, désormais
codifiés, et la communauté musulmane avait reçu les informations nécessaires
pour vivre l’Islam au quotidien et faire face aux nouvelles questions de l’avenir.
A Mu’âdh ibn Jabal, qu’il avait mandaté comme juge dans le nouvel
environnement du Yémen, le Prophète (PSL) demanda :
« Au moyen de quoi jugeras-tu ? »«Au moyen du Livre de Dieu. » répondit Mu’âdh«Et si tu ne trouves rien dans le Livre de Dieu. » Dit le Prophète (PSL)«Je jugerai selon la tradition (sunna) du Mssager de Dieu.» répondit Mu’âdh« Et si tu ne trouves rien dans la tradition du Messager.» Dit le Prophète (PSL)« Je ne manquerai pas de faire un effort (ajtahidu) pour dégager une opinion. » Ajouta avec confiance Mu’âdhLe Prophète Muhammad (PSL) fut satisfait de cette réponse et conclut :« Louange à Dieu qui a guidé le messager de Son Messager au point de satisfaire le Messager de Dieu. » (Hadith rapporté par at-Tirmidhî et Abû Dâwud)
La gradation des réponses de
Mu’âdh ibn Jabal contenait l’essence
de l’enseignement du Prophète (PSL).
Une ouverture d’esprit et une tolérance qui offraient les moyens pour la
communauté de suivre ce dernier et de
lui rester fidèle à travers les âges.
Le livre de Dieu, le Coran
et l’ensemble des traditions (ahâdîth)
du Prophète (PSL) (as-sunna) étaient les deux références fondamentales. Face à
de nouvelles situations, les garants de ces enseignements devaient utiliser
leur intelligence critique, leur bon sens et leur créativité pour trouver de
nouvelles réponses, fidèles aux principes islamiques mais adaptées aux nouveaux
contextes.
Les fondements du crédo (‘aqîda) et de la pratique rituelle (‘ibadât) n’avaient pas à changer dans
les principes essentiels de l’éthique. La mise en application de ces derniers
et le traitement de situations nouvelles, à propos desquelles les sources scripturaires
étaient restées vagues ou silencieuses, nécessitent des réponses
circonstanciées. Les compagnons du
Prophète (PSL) l’avaient compris, et ce dernier leur avait transmis autant
de savoir que la confiance nécessaires pour aller de l’avant et observer le
monde et ces vicissitudes, avec l’assurance d’avoir désormais les moyens
spirituels et intellectuels de pouvoir s’adapter en restant fidèles au Message de Dieu (Allah soub annahou wa
talla).
Le
Prophète (PSL) n’a pas laissé un système fermé, sclérose ou
plat. Il avait conscience que le monde évolue et avec les hommes. Le contexte
était aussi déterminant. Il ne souhaitait pas une transposition ou une
transcription littérale mais que son Messager apporte son sens critique.
Yathrib786
Le 18 août 2019