17 novembre 2019

Le Prophète Muhammad (PSL) dans l’histoire, pour l'Eternité


Le Prophète Muhammad (PSL) est cette lumière qui mène à la Lumière.

 « Il y a certes pour vous, dans le Messager de Dieu, le meilleur des modèles pour qui désire [aspire à s’approcher de] Dieu et l’Au-delà et se souvient de Dieu intensément. » (Coran, 33, 21).

L’Envoyé (PSL) est le maître dont on étudie les renseignements, le guide que l’on suit sur la Voie, le modèle auquel on aspire à ressembler et, surtout, l’élu dont on est invité à méditer les paroles, les silences et les actions.

Un modèle, un guide

Pendant les vingt-trois années de sa mission, le Prophète Muhammad (PSL) a cherché la voie de la liberté et de la libération spirituelles. Il recevait la Révélation, étape par étape, aux détours des circonstances de la vie, comme si le Très-Haut dialoguait avec lui dans l’Histoire, pour l’éternité.

Le Prophète (PSL) l’écoutait, Lui parlait, et contemplait Ses signes le jour comme la nuit, dans l’entourage chaleureux de ses compagnons comme dans la solitude du désert d’Arabie. Il priait quand le monde des Hommes dormait, invoquait Dieu quand ses frères désespéraient, et restait patient et persévérant devant l’adversité et l’insulte quand tant d’êtres tournaient le dos. Sa spiritualité profonde l’avait libéré de la prison du moi, et il ne cessait de voir et de rappeler les signes du Très Rapproché aussi bien dans l’oiseau qui vole que dans l’arbre qui se dresse, le crépuscule qui s’installe ou l’étoile qui brille.

Il a su exprimer et épandre l’amour autour de lui. Ses épouses furent comblées par sa présence, sa tendresse et son affection, et ses compagnons l’aimaient d’un amour intense, profond et extraordinairement généreux. Il donnait et offrait sa présence, ses sourires, son être, et si, d’aventure, une esclave s’adressait à lui ou voulait l’emmener au bout de la ville, il allait, il écoutait, il aimait. Appartenant à Dieu, il n’était la possession de personne et offrait son amour à tous, simplement, et avec simplicité. Quand il donnait sa main à un individu qui le saluait, il ne la retirait jamais le premier et il savait la lumière et la paix qui peuvent jaillir dans le cœur d’un être à qui l’on offre un mot tendre qui le rassure, un nom affectueux qu’il apprécie, un réconfort auquel il aspire. Des détails, les choses de la vie : libéré de son moi, il ne négligeait le moi de personne. Sa présence était un refuge, il était l’Envoyé (PSL).

Il aimait, il pardonnait. Pas un jour ne passait sans qu’il demande pardon à Dieu pour ses propres insuffisances et ses oublis, et lorsqu’une femme ou un homme venait à lui avec le poids d’une faute, aussi grave soit elle, il recevait cette conscience et lui indiquait les voies du pardon, de l’allégement, du dialogue avec Dieu et de la protection du Très Doux. Il couvrait les fautes d’autrui aux yeux d’autrui, tout en apprenant à chacun l’impératif de l’exigence et de la discipline personnelles. A celui, paresseux, qui venait de lui demander le minimum de la pratique, il répondait toujours positivement et l’invitait à user de son intelligence, et enfin, libérer ses propres contradictions tout en acceptant ses fragilités. Il enseignait la responsabilité sans la culpabilité, et l’exigence de l’éthique comme condition de la liberté.

La justice est une condition de la paix, et le Prophète ne cessait de rappeler qu’il est impossible de goûter au parfum de l’équité si l’on ne sait respecter la dignité des individus. Il libérait les esclaves et recommandait que les musulmans s’y engagent de façon permanente : la communauté de foi des croyants devait être une communauté d’êtres libres. La Révélation lui montra la voie, et il ne cessa, nous l’avons vu maintes fois, de prêter une attention particulière aux esclaves, aux pauvres et aux laissés pour compte de la société. Il les invitait à affirmer leur dignité, à exiger leurs droits, et à se départir de tous complexes : le message était un appel à la libération religieuse, sociale et politique.

Au terme de sa mission, dans la plaine qui se situe au pied du Mont de la Miséricorde (Jabal Ar Rahma), les riches et les pauvres, les femmes et les hommes de toutes les races, de toutes les cultures et de toutes les couleurs étaient là, et ils écoutaient ce message affirmant que le meilleur d’entre les hommes l’est par le cœur, que ne détermine ni la classe, ni la couleur, ni la culture.

« Le meilleur d’entre vous est celui qui est le meilleur pour les hommes, » avait il confié un jour.

Au nom de la fraternité des hommes – en s’adressant aux « gens » (An-Nâs) comme il le fit lors du Sermon d’Adieu, il apprenait à chaque conscience à dépasser les apparences qui pourraient parasiter son chemin vers le juste (Al-‘Adl). Dans la proximité de Dieu, rien ne pouvait justifier la discrimination, injustice sociale, ou le racisme. Dans la communauté musulmane, un Noir appelait à la prière et un fils d’esclave dirigeait l’armée : la foi avait libéré les croyants des jugements sur les trompeuses apparences qui stimule les passions et déshumanise les Hommes.

Il avait écouté la voix des femmes de sa société qui, souvent, vivait dans le déni de droit, l’exclusion et les mauvais traitements. La Révélation elle-même rappelle cette écoute et cette disponibilité :

« Dieu a entendu les propos de celle qui discutait avec toi au sujet de son mari, au moment où elle adressait sa plainte à Dieu. Et Dieu entendit parfaitement votre conversation. Dieu est audient et clairvoyant. »

Comme il écoutait cette femme qui voulait divorcer parce que son mari ne lui plaisait plus : il l’entendit, entra en matière et les sépara. Il reçu de même cette autre femme qui se plaignait que son père l’avait mariée sans lui demander son avis : il était prêt à séparer le couple quand elle l’informa qu’elle était en fait satisfaite du choix de son père, mais que sa démarche consistait à faire savoir « aux pères » « que ce n’était point leur affaire », et qu’ils ne pouvaient agir sans demander leur avis à leurs filles.

L’Envoyé (PSL) transmis aux femmes la double exigence de la formation spirituelle et de l’affirmation d’une féminité qui ne soit pas emprisonnée dans le miroir du regard masculin ou aliénée au sein de rapports de forces ou de séduction malsains. Leur présence dans la société, dans l’espace public et dans l’engagement social, politique, économique et même militaire était une donnée objective que le Prophète, non seulement n’a jamais nié ni rejeté, mais qu’il a clairement encouragé. A la lumière des enseignements spirituels, il les aida à s’affirmer, à être présents, à s’exprimer et à revendiquer la vraie liberté du cœur et de la conscience. Elles avaient à la choisir par elles-mêmes et à en dessiner les contours elles-mêmes dans la confiance de l’infiniment bon.

L’Envoyé (PSL) aimait les enfants, leur innocence, leur douceur et leur présence. Proche de dieu, proche de son cœur, il restait attentif à celles et à ceux qui comprenait le langage du cœur. Il les embrassait, les portait sur ses épaules, en allant à la rencontre de leur innocence, qui, par essence, était l’expression d‘une perpétuelle prière à l’infiniment bon. Les enfants, comme les anges, sont pleinement à Dieu. Ils sont signes. L’attitude du Prophète (PSL) en était un constant rappel. Ainsi, si sa prière rituelle pour Dieu était perturbée par les pleurs d’un bébé, qui, somme toute, priait Dieu en invoquant sa mère, alors, l’Envoyé (PSL) écourtait sa prière d’adulte comme s’il s’agissait d’une réponse à la prière de l’enfant. L’Envoyé (PSL) avait en outre le sens du jeu, de l’innocence et de l’esthétique : les enfants lui enseignaient à entretenir ce regard toujours émerveillé sur les Hommes, et les éléments. Face à la beauté, il pleurait, s’émouvait, et parfois sanglotait, et il était souvent envahit de bien-être par la musicalité poétique d’un vers ou par l’appel spirituel d’un verset offert par le très généreux, l’infiniment bon.

Le Prophète Muhammad (PSL) est venu aux Hommes avec un Message de foi, d’éthique et d’espérance. L’Unique y rappelle à l’humanité sa Présence, ses exigences. Il est venu avec un message et pourtant, tout au long de sa vie, il n’a eu de cesse d’écouter les femmes, les enfants, les Hommes, les esclaves, les riches, les pauvres comme les exclus. Il écoutait, accueillait, réconfortait. Elu parmi les hommes, il ne cachait ni sa fragilité ni ses doutes. Au demeurant, Dieu l’a fait douter très tôt de lui-même afin qu’il ne doutât point ensuite de son besoin de Lui, et il lui montra la réalité de ses imperfections afin qu’il se mette en quête de Sa parfaite Grâce et demeure indulgent à l’égard de ses semblables. Il ne fut point un modèle par ses seules qualités, mais également par ses doutes, ses blessures et parfois par ses erreurs d’appréciation.

Tout, néanmoins, absolument tout dans sa vie était un instrument de renouveau et de transformation : du moindre détail aux plus grands événements qui ont jalonné son existence. L’observateur, le fidèle, le croyant tire ses enseignements et s’approche de l’essence du message divin et de la Lumière de la foi.

Le Prophète (PSL) priait, méditait, se transformait et transformait son monde. Tous l’ont aimé, chéri et respecté, car il avait l’exigence d’une spiritualité qui lui permettait de transcender son ego, de faire don de soi et, à son tour, d’aimer sans être lié. Telle était au fond sa vraie liberté celle d’aimer avec justice sans se laisser emprisonner par ses passions raciales, nationalistes ou identitaires.

Le Prophète Muhammad (PSL) est cette lumière qui mène à la Lumière.



Yathrib786
Le 17 novembre 2019