Une
année est passée depuis le pacte d’al
Hudaybiyya. Comme le stipulait le
traité, il était temps de faire les préparatifs pour effectuer la visite à la Mecque.
Deux
mille musulmans se mirent donc en route avec le Prophète (PSL) dans l’intention de faire la Umra (le petit pèlerinage) qui, à la différence du Hadj (le Grand Pélèrinage) peut s’effectuer
à n’importe quelle période de l’année.
Parmi
eux se trouvait un pauvre qui venait d’arriver
à la Mecque quelque temps après le retour des musulmans de Khaybar. Il s’était installé avec les ahl as-ssuffa (les gens du banc). Il était pauvre, humble et le Prophète (PSL) le surnomma «Le père de la petite chatte», tant il
aimait et chérissait les chattes. Il s’agissait d’Abû Hurayra qui était entré très tard en Islam et qui allait
devenir l’un des rapporteurs de traditions
prophétiques (ahâdîth) les plus fiables et les plus respectés.
Les
pèlerins se rendirent donc à la Mecque
et s’arrêtèrent à la limite du territoire sacré afin de d’attendre que les Quraysh libèrent les lieux et leur
permettent de pratiquer librement leurs rites.
Les musulmans étaient vêtus de l’humble tenue consacre pour le pèlerinage. Ils
entrèrent dans la Mecque alors que
les gens de Quraysh piaient leurs
mouvements depuis les collines avoisinantes. Abû Hurayra effectua les
sept tournes autour de la Ka’ba. Puis le même nombre d’allées et venues entre
les collines de as-Safâ’ et al-Marwa.
Il sacrifia ensuite un chameau et se fit raser la tête. Ainsi avait-il
accompli, suivi par l’ensemble des pèlerins, les rites du petit pèlerinage. Le Prophète (PSL) ne les contredit
point et resta pendant tout son séjour dans l’enceinte de la «Maison de Dieu» (Bayt ALLAH). Bilâl
appela de sa belle et puissante voie les pèlerins à la prière cinq fois par
jour. Des collines où ils observaient ce
spectacle, de nombreux Qurayshites
furent impressionnés, comme ils l’avoueront plus tard, par la simplicité et le
dignité de la pratique religieuse des musulmans.
L’oncle
du Prophète Muhammad (PSL), ‘Abbas, était resté auprès du Prophète (PSL) et manifestait désormais
publiquement son entrée en islam alors qu’il avait toujours vécu à la Mecque et qu’il avait été parmi les
prisonniers de Badr. Il offrit au Prophète (PSL) de se marier avec sa
belle-sœur Maymûna, devenue veuve.
Ce que le Prophète (PSL) accepta. Il
aurait aimé célébrer le mariage à la Mecque
et offrir à tous le repas traditionnel qui ponctue un mariage, mais les Qurayshs furent intraitables. Les trois
nuits étaient écoulées. Il fallait que les pèlerins quittent les lieux selon
les termes de l’accord conclu une année
plus tôt.
Le Prophète (PSL) s’exécuta, interdit à ses compagnons
de tenir le moindre propos inconvenant à l’égard des Quraysh, et quitta immédiatement la Mecque pour s’en retourner à Médine.
En
contractant son mariage avec Maymûna,
le Prophète Muhammad (PSL) venait d’établir
une relation de parenté avec de farouches opposants, les Makhzûm, qui étaient désormais liés au Prophète (PSL).
Alors
que le Prophète Muhammad (PSL) était
déjà arrivé à Médine et que la vie
quotidienne avait repris son cours, il apprit la visite inattendue de trois
hommes qui arrivaient à sa rencontre. Il s’agissait de ‘Uthmân ibn Talha, de Khâlid
ibn al-Walid et de ‘Amr ibn al-‘As.
Tous trois venaient se convertir à l’Islam
et prêter allégeance au Prophète
Muhammad (PSL) qu’il avait si farouchement combattu. Celui-ci en fut très
heureux ainsi que l’ensemble des
compagnons qui connaissaient les qualités des trois hommes.
L’avenir
n’allait point les démentir tant leur engagement fut sincère, entier et jalonné
de succès. Ces conversions comme celle d’Abû
Hurayra auparavant, étaient également pleines d’enseignements.
Hostiles
pendant près de vingt ans au Prophète (PSL) et à son message, ils avaient vécu
une profonde conversion et, dans la proximité des seules deux dernières années
de le vie de l’Envoyé (PSL). Ils allaient devenir les références de foi, d’abnégation
et d’intégrité pour leurs compagnons autant que pour l’ensemble des musulmans.
Ainsi
la foi, son intensité et sa force de conversion et de transformations des cœurs,
ne se mesure à l’aune du temps ou des paramètres de la logique ou de la rationalité. Ce sont sa sincérité et son intensité mêmes
qui témoignent de sa nature et qui fait qu’un homme, une femme, un converti, une
convertie d’hier peut atteindre une illumination intérieure plus profonde et
pleine.
Yatnrib786
Le 20 janvier 2019