12 mai 2019

Les députations et les recommandations transmises à Abû Bakr par le Prophète (PSL) lors du pèlerinage à l’an 9 de l’Hégire


Les députations et les recommandations transmises à Abû Bakr par le Prophète (PSL) lors du pèlerinage  à l’an 9 de l’Hégire

La neuvième année de l’Hégire fut baptisée « l’année des députations ». La puissance et la reconnaissance de la communauté de Médine étaient telles que des émissaires venaient de toute la péninsule pour conclure des alliances ou signer des pactes.

Les premiers se rendre auprès du Prophète (PSL) furent les Banû Thaqîf (Malîk avait réalisé un tel siège autour de leur cité qu’il leur était impossible de réaliser une quelconque alliance avec les tribus alentour dont la plupart étaient devenues musulmanes ou conclues un pacte avec les musulmans). Ils affirmèrent vouloir accepter l’Islam, mais ils ne voulaient pas négocier les éléments de leur foi et de leur pratique. Ils s’agissaient pour eux de préserver le culte de la déesse al-Lât et d’être exemptés de la prière. Le Prophète (PSL) refusa, comme à chaque fois que la proposition lui fut faite, de négocier sur ces points : accepter l’Islam voulait dire n’adorer que le Dieu Unique et le prier selon les normes établies par la Révélation et l’exemple du Prophète (PSL). Ils finirent par accepter les termes de l’accord.

D’autres émissaires de tribus juives ou chrétiennes se présentèrent au Prophète (PSL). Il ne les obligea pas à accepter l’Islam. Pour eux, comme il les avait fait pour les tribus du Nord, il établit un pacte d’assistance : ils paieraient la taxe militaire collective (aj-jizya) et les musulmans assureraient leu protection et leur défense. Ainsi, dans toute la péninsule, le massage était clair :

-      les tribus qui acceptaient l’Islam devaient oublier toute idée de syncrétisme
-      Le Prophète (PSL) ne négociait pas les fondements de la Foi
-    
   Dès l’attestation de foi formulée (ash-shahâda), les statues devaient être détruites, les pratiques respectées dans leur totalité de la prière au jeûne jusqu’au paiement de la taxe sociale purificatrice (zakât) et au pèlerinage (Hajj)
-      Quant aux tribus qui désiraient rester fidèles à leur tradition, elles établissaient un pacte étaient non moins clairs : le paiement d’une taxe contre l’assurance de leur protection
-       
Le Prophète (PSL) laissait les clans et leurs chefs libres de choisir devant cette alternative. Ce qu’ils firent en grand nombre durant les mois qui suivirent le retour de Tabûk.

L’époque du Pèlerinage (Hajj) approchait. Le Prophète Muhammad (PSL) demanda à Abû Bakr de conduire les pèlerins à la Mecque. Ceux-ci se mirent en route dans les semaines qui suivirent, et c’est alors que le Prophète (PSL) reçut une Révélation importante concernant la Mecque et particulièrement les rites à proximité de la Ka’ba. Il demanda à Alî de rejoindre les pèlerins. Celui-ci accomplit avec eux le pèlerinage et fît l’annonce du message que lui avait demandé de transmettre le Prophète (PSL) : il s’agissait des premiers versets de la Sourate Tawba 9, la seule qui ne commence pas par le formule rituelle et dont le contenu maque la fin d’une ère :


« Bismillah ar-Rahmân ar-Rahîm (Au nom de Dieu, l’Infiniment Bon, le Très-Miséricordieux) »


Ces versets annonçaient d’abord très fermement que les anciens rites autour de la Ka’ba ne seraient plus tolérés, et que les idolâtres avaient quatre mois pour faire un choix quant à leur avenir, après quoi les musulmans était dans l’obligation de les combattre à l’exception de ceux qui auraient établi un pacte (dont les termes seraient bien respectés).

Le message établissait de surcroît que la Ka’ba, la Mosquée sacrée, était désormais réservée au culte de l’un et que seuls les musulmans pouvaient y pénétrer.

C’est effectivement en relation avec le sanctuaire de la Ka’ba et à son périmètre sacré que fut majoritairement compris le verset explicitant cette prescription.


« Seuls ont le droit d fréquenter les mosquées de Dieu ceux qui croient en Dieu et au Jugement dernier, qui accomplissent la prière et s’acquittent de la zakât et n’ont de crainte révérencielle qu’envers leu Seigneur. Ceux-là ont une chance d’obtenir leur salut. » Sourate 9, verset 18)


Le Prophète (PSL) avait laissé entrer les Chrétiens de Najrân dans sa mosquée et la majorité des compagnons et, après eux des savants, ont compris que l’interdiction de pénétrer dans la mosquée concernait exclusivement le périmètre sacré de la Mecque et non les autres mosquées qui pouvaient accueillir les femmes et les hommes qui n’étaient pas de confession musulmane. Ce qui ressort de ce message était le clair établissement du culte de l’Unicité (Tawhîd) comme seul culte possible au centre, à proximité de la «Maison de Dieu» vers laquelle se tournaient les musulmans du monde entier.


Yathrib786
Le 12 mai 2019