Les députations et les
recommandations transmises à Abû Bakr par le Prophète (PSL) lors du pèlerinage à l’an 9 de l’Hégire
La neuvième année de l’Hégire
fut baptisée « l’année des députations ». La puissance et la
reconnaissance de la communauté de Médine étaient telles que des émissaires
venaient de toute la péninsule pour conclure des alliances ou signer des
pactes.
Les premiers se rendre
auprès du Prophète (PSL) furent les Banû Thaqîf (Malîk avait réalisé un tel siège autour de leur cité qu’il leur
était impossible de réaliser une quelconque alliance avec les tribus alentour
dont la plupart étaient devenues musulmanes ou conclues un pacte avec les
musulmans). Ils affirmèrent vouloir accepter l’Islam, mais ils ne voulaient pas
négocier les éléments de leur foi et de leur pratique. Ils s’agissaient pour
eux de préserver le culte de la déesse
al-Lât et d’être exemptés de la prière.
Le Prophète (PSL) refusa, comme à chaque fois que la proposition lui fut
faite, de négocier sur ces points : accepter l’Islam voulait dire n’adorer que le Dieu Unique et le prier selon les normes établies par la
Révélation et l’exemple du Prophète
(PSL). Ils finirent par accepter les termes de l’accord.
D’autres émissaires de
tribus juives ou chrétiennes se présentèrent au Prophète (PSL). Il ne les obligea pas à accepter l’Islam. Pour eux, comme il les avait
fait pour les tribus du Nord, il établit un pacte d’assistance : ils
paieraient la taxe militaire collective
(aj-jizya) et les musulmans assureraient leu protection et leur défense.
Ainsi, dans toute la péninsule, le massage était clair :
- les
tribus qui acceptaient l’Islam devaient oublier toute idée de syncrétisme
- Le Prophète (PSL) ne négociait
pas les fondements de la Foi
-
Dès
l’attestation de foi formulée (ash-shahâda),
les statues devaient être détruites, les pratiques respectées dans leur
totalité de la prière au jeûne jusqu’au paiement de la taxe sociale purificatrice
(zakât) et au pèlerinage (Hajj)
- Quant
aux tribus qui désiraient rester fidèles à leur tradition, elles établissaient
un pacte étaient non moins clairs : le paiement d’une taxe contre l’assurance
de leur protection
-
Le
Prophète (PSL) laissait les clans et leurs chefs libres de
choisir devant cette alternative. Ce qu’ils firent en grand nombre durant les
mois qui suivirent le retour de Tabûk.
L’époque du Pèlerinage (Hajj) approchait. Le Prophète Muhammad (PSL) demanda à Abû Bakr de conduire les pèlerins à la Mecque. Ceux-ci se mirent en route
dans les semaines qui suivirent, et c’est alors que le Prophète (PSL) reçut une
Révélation importante concernant la
Mecque et particulièrement les rites à proximité de la Ka’ba. Il demanda à Alî
de rejoindre les pèlerins. Celui-ci accomplit avec eux le pèlerinage et fît l’annonce
du message que lui avait demandé de transmettre le Prophète (PSL) : il s’agissait des premiers versets de la Sourate Tawba 9, la seule qui ne
commence pas par le formule rituelle et dont le contenu maque la fin d’une
ère :
« Bismillah ar-Rahmân ar-Rahîm (Au nom de Dieu, l’Infiniment Bon, le Très-Miséricordieux) »
Ces versets annonçaient d’abord
très fermement que les anciens rites autour de la Ka’ba ne seraient plus tolérés, et que les idolâtres avaient quatre mois pour faire un choix quant à leur
avenir, après quoi les musulmans était dans l’obligation de les combattre à l’exception
de ceux qui auraient établi un pacte (dont les termes seraient bien respectés).
Le message établissait de
surcroît que la Ka’ba, la Mosquée sacrée, était désormais réservée
au culte de l’un et que seuls les musulmans pouvaient y pénétrer.
C’est effectivement en relation
avec le sanctuaire de la Ka’ba et à
son périmètre sacré que fut majoritairement compris le verset explicitant cette
prescription.
« Seuls ont le droit d fréquenter les mosquées de Dieu ceux qui croient en Dieu et au Jugement dernier, qui accomplissent la prière et s’acquittent de la zakât et n’ont de crainte révérencielle qu’envers leu Seigneur. Ceux-là ont une chance d’obtenir leur salut. » Sourate 9, verset 18)
Le
Prophète (PSL) avait laissé entrer les Chrétiens de Najrân dans sa mosquée et la majorité des compagnons
et, après eux des savants, ont compris que l’interdiction
de pénétrer dans la mosquée concernait exclusivement le périmètre sacré de la
Mecque et non les autres mosquées qui pouvaient accueillir les femmes et
les hommes qui n’étaient pas de confession musulmane. Ce qui ressort de ce
message était le clair établissement du culte de l’Unicité (Tawhîd) comme seul culte possible au centre, à proximité
de la «Maison de Dieu» vers laquelle
se tournaient les musulmans du monde entier.
Yathrib786
Le 12 mai 2019