23 décembre 2018

La consolidation du prestige du prophète Muhammad (PSL) dans la région avec le siège de Khaybar


Un dernier bastion menaçait la communauté musulmane de Médine après la signature du Pacte d’Hudaybiyya. Il s’agissait de la ville de Khaybar. Cette dernière avait reçu un grand nombre de réfugiés issus des différentes conquêtes musulmanes.

Khaybar était une puissance régionale redoutée de tous. Il paraissait inimaginable de s’en prendre à elle tant ses forteresses, son armement et ses richesses dépassaient de loin  ce que leurs ennemis, à fortiori les musulmans pensaient.

Les chefs de Khaybar conseillaient par d’anciens habitants des Banû Qaynuqa’, des Banû Nadîr ou des Banû Qurayza, étaient hostiles à la présence du Prophète Muhammad (PSL) dans la région.  Ils ne manquaient pas de lui faire savoir ni de s’en prendre aux intérêts de la communauté musulmane ou à des musulmans isolés à chaque fois que l’occasion se présentait.

Le Prophète Muhammad (PSL) décida d’organiser  une expédition contre Khaybar. Mais il tient jusqu’au bout à la garder secrète et à tromper son rival. Alors que la puissance de l’adversaire aurait dû mobiliser la quasi-totalité des combattants musulmans,  le Prophète Muhammad (PSL) décida de s’y rendre avec mille quatre cents hommes. Khaybar pouvait compter avec ses alliés, sur près de quatorze mille soldats.

Le Prophète (PSL) arriva à proximité des forteresses et, en s’appuyant sur les services d’un guide, bon connaisseur de la région, il vint installer son campement, pendant la nuit, entre deux des forteresses de Khaybar.  Cela  lui permettait de couper de fait la communication  entre les gens de Khaybar et de leurs alliés des Ghatafân. Lorsque le jour se leva , les habitants des deux forts furent surpris et impressionnés. La peur s’installa immédiatement dans leurs rangs. Le siège dura plusieurs jours durant lesquels le Prophète Muhammad (PSL) et les siens glanèrent les informations qui leur permettaient d’user de la meilleure stratégie pour faire plier leurs adversaires. Ils décidèrent de s’attaquer aux citadelles une à une en commençant par les plus exposés et les plus vulnérables.
 
Cette méthode fonctionna à merveille.  Les premières forteresses cédèrent assez rapidement. Les conditions de reddition étaient discutées au cas par cas. Mais dans la majorité des situations, il était exigé que les vaincus délaissèrent leurs biens et s’exilent avec leurs femmes et leurs enfants.

La dernière forteresse importante, Qamûs, résista quatorze jours. Elle céda finalement, tant le siège des musulmans l’étouffait et ne lui laissait plus espérer de victoire.  Puis les deux derniers forts se rendirent également. Ils négocièrent à leur tour les termes de leur capitulation. Le Prophète (PSL) accepta que les habitants demeurent sur place, exercent leurs compétences dans la gestion des fermes et des vergers , et versent régulièrement un impôt sur leurs productions. La totalité des forteresses étaient tombées. Le Prophète Muhammad (PSL) venait de neutraliser son dernier adversaire d’envergure dans la région.

Parmi les captives de guerre se trouvait la fille de Huyay (lequel avait été responsable de la trahison des Banû Qurayza. Safiyya ne ressemblait en rien à son père et, depuis longtemps elle avait cherché à connaître le contenu du message du Prophète Muhammad (PSL). Elle était pieuse et ne partageait pas l’animosité des siens. Elle fut présentée au Prophète Muhammad (PSL) comme captive. Elle n’hésita  pas à lui raconter un de ses rêves qui associait son destin à la ville de Médine. Le Prophète (PSL) avait entendu parler de Safiyya.

Il l’écouta et lui offrit le choix : rester juive et retourner chez les siens, ou entrer en Islam et devenir son épouse. Elle s’exclama :



« Je choisis Dieu et son Envoyé ! »


Le  mariage fut célébré quelques temps plus tard.

Une nouvelle étape venait dêtre franchie en cette septième année de l’Hégire (en 628). La paix régnait dans la région.
Des pactes avaient été scéllées et des accords régulant les relations de tribus, de clans, ou plus largement du commerce, permettaient à la communauté musulmane de s’établir de façon durable et sécuritaire.

Les mariages du Prophète (PSL) n’étaient non plus étrangers à cet état de fait. Certaines épouses  étaient venues de clans qui étaient désormais en relation avec la famille du Prophète Muhammad (PSL).  Elles se considéraient de fait comme ses alliés naturels. 

La communauté musulmane était devenue inébranlable et inattaquable en l’espace de huit ans. Elle s’était  non seulement installée dans une nouvelle citée, Médine, mais elle s’était assurée un statut et un prestige régional  inégalable.


Yathrib786
Le 23 décembre 2018

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