Un dernier bastion
menaçait la communauté musulmane de Médine après la signature du Pacte d’Hudaybiyya.
Il s’agissait de la ville de Khaybar. Cette dernière avait reçu un grand nombre
de réfugiés issus des différentes conquêtes musulmanes.
Khaybar était une
puissance régionale redoutée de tous. Il paraissait inimaginable de s’en
prendre à elle tant ses forteresses, son armement et ses richesses dépassaient
de loin ce que leurs ennemis, à fortiori
les musulmans pensaient.
Les chefs de Khaybar
conseillaient par d’anciens habitants des Banû Qaynuqa’, des Banû Nadîr ou des
Banû Qurayza, étaient hostiles à la présence du Prophète Muhammad (PSL) dans la
région. Ils ne manquaient pas de lui
faire savoir ni de s’en prendre aux intérêts de la communauté musulmane ou à
des musulmans isolés à chaque fois que l’occasion se présentait.
Le Prophète Muhammad (PSL)
décida d’organiser une expédition contre
Khaybar. Mais il tient jusqu’au bout à la garder secrète et à tromper son
rival. Alors que la puissance de l’adversaire aurait dû mobiliser la quasi-totalité
des combattants musulmans, le Prophète
Muhammad (PSL) décida de s’y rendre avec mille quatre cents hommes. Khaybar
pouvait compter avec ses alliés, sur près de quatorze mille soldats.
Le Prophète (PSL) arriva à
proximité des forteresses et, en s’appuyant sur les services d’un guide, bon
connaisseur de la région, il vint installer son campement, pendant la nuit,
entre deux des forteresses de Khaybar. Cela
lui permettait de couper de fait la
communication entre les gens de Khaybar
et de leurs alliés des Ghatafân. Lorsque le jour se leva , les habitants des
deux forts furent surpris et impressionnés. La peur s’installa immédiatement
dans leurs rangs. Le siège dura plusieurs jours durant lesquels le Prophète
Muhammad (PSL) et les siens glanèrent les informations qui leur permettaient d’user
de la meilleure stratégie pour faire plier leurs adversaires. Ils décidèrent de
s’attaquer aux citadelles une à une en commençant par les plus exposés et les
plus vulnérables.
Cette méthode fonctionna à
merveille. Les premières forteresses
cédèrent assez rapidement. Les conditions de reddition étaient discutées au cas
par cas. Mais dans la majorité des situations, il était exigé que les vaincus
délaissèrent leurs biens et s’exilent avec leurs femmes et leurs enfants.
La dernière forteresse
importante, Qamûs, résista quatorze jours. Elle céda finalement, tant le siège
des musulmans l’étouffait et ne lui laissait plus espérer de victoire. Puis les deux derniers forts se rendirent
également. Ils négocièrent à leur tour les termes de leur capitulation. Le Prophète (PSL) accepta que les habitants demeurent sur place, exercent leurs
compétences dans la gestion des fermes et des vergers , et versent
régulièrement un impôt sur leurs productions. La totalité des forteresses
étaient tombées. Le Prophète Muhammad (PSL) venait de neutraliser son dernier
adversaire d’envergure dans la région.
Parmi les captives de
guerre se trouvait la fille de Huyay (lequel avait été responsable de la
trahison des Banû Qurayza. Safiyya ne ressemblait en rien à son père et,
depuis longtemps elle avait cherché à connaître le contenu du message du
Prophète Muhammad (PSL). Elle était pieuse et ne partageait pas l’animosité des
siens. Elle fut présentée au Prophète Muhammad (PSL) comme captive. Elle n’hésita pas à lui raconter un de ses rêves qui
associait son destin à la ville de Médine. Le Prophète (PSL) avait entendu
parler de Safiyya.
Il l’écouta et lui offrit
le choix : rester juive et retourner chez les siens, ou entrer en Islam et
devenir son épouse. Elle s’exclama :
« Je choisis Dieu et son Envoyé ! »
Le mariage fut célébré quelques temps plus tard.
Une nouvelle étape venait
dêtre franchie en cette septième année de l’Hégire (en 628). La paix régnait
dans la région.
Des pactes avaient été scéllées
et des accords régulant les relations de tribus, de clans, ou plus largement du
commerce, permettaient à la communauté musulmane de s’établir de façon durable
et sécuritaire.
Les mariages du Prophète
(PSL) n’étaient non plus étrangers à cet état de fait. Certaines épouses étaient venues de clans qui étaient désormais
en relation avec la famille du Prophète Muhammad (PSL). Elles se considéraient de fait comme ses
alliés naturels.
La communauté musulmane
était devenue inébranlable et inattaquable en l’espace de huit ans. Elle s’était non seulement installée dans une nouvelle
citée, Médine, mais elle s’était assurée un statut et un prestige régional inégalable.
Yathrib786
Le 23 décembre 2018
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