Le Prophète Muhammad
(PSL) vivait très modestement. Sa demeure était particulièrement sobre. Il
n’y avait chez lui que quelques dates pour se nourrir. Il ne cessait de venir
en aide aux personnes démunies autour de lui et, en particulier à ahl as-suffa, aux gens du banc, vivant à proximité de sa demeure.
Il distribuait les cadeaux qu’il pouvait recevoir et
libérait les esclaves immédiatement les esclaves qui lui étaient envoyés en
don. C’est ce qu’il fit avec l’esclave Abû
Râfi’ que son oncle ‘Abbâs lui
fit parvenir une fois revenu à la Mecque
après sa libération.
Malgré un rôle de plus en plus important dans la société
médinoise et des responsabilités multiples, il préservait cette simplicité dans
la vie et dans sa manière de se laisser aborder par les membres de sa communauté.
Il ne possédait rien et acceptait d’être interpellé par les femmes, les
enfants, les esclaves comme par les plus pauvres. Il vivait parmi eux. Il était
l’un des leurs.
Sa fille Fâtima
était proche du Prophète Muhammad (PSL).
Mariée à ‘Alî ibn Tâlib, le cousin
du Prophète (PSL). Elle avait finalement
déménagé à rpoximité de la demeure du Prophète (PSL). Elle se dévouait
énormément pour la cause des plus pauvres, notamment des ahl as-suffa. Quand le Prophète (PSL) était assis ou
participait à une assemblée et que sa famille venait à lui ou entrait dans la
pièce, il avait coutume de se lever et de la recevoir en lui témoignant
publiquement un respect et une tendresse immenses. Les Médinois et les Mecquois
étaient étonnés de cette façon de traiter sa fille au-delà les femmes qui généralement ne
recevait guère ce genre de traitement.
Le Prophète Muhammad
(PSL) embrassait sa fille, lui parlait, se confiait à elle et l’asseyait à
ses côtés en ne tenant pas compte des remarques, voire des critiques que son
comportement pouvait susciter.
Il embrassa un jour son petit-fils, al-Hassan, le fils de Fâtima,
devant un groupe de bédouins qui en
furent choqués. L’un d’eux, al-Aqra’ ibn
Hâbis, manifesta sa stupéfaction en lui disant :
« J’ai une
dizaine d’enfants et je n’en ai jamais embrassé un seul ! »
Le Prophète (PSL) répondit :
« Celui qui n’est
point généreux [affectueux, clément], Dieu n’est point généreux à son égard. »
(Hâdith rapporté par al-Bukhârî et Muslim)
A la lumière son attitude et son exemplarité, au détour de
certaines réflexions et remarques, le Prophète
(PSL) enseignait à la communauté et à son peuple les bonnes manières, la bonté,
la douceur, le respect des enfants, la
délicatesse et la galanterie à l’égard des femmes.
« Je n’ai été
envoyé que pour parfaire la noblesse des comportements. » (Hâdith rapporté
par al-Bukhârî)
Fâtima recevait de son père cette affection et les
enseignements de la foi et de la tendresse et les répandait dans son entourage
au gré de ses activités auprès des pauvres.
Un jour, pourtant, elle fit part de ses difficultés à son
mari. Comme le Prophète Muhammad (PSL),
il ne possédait rien et elle sentait qu’elle avait de plus en plus de difficultés
à gérer le quotidien, sa famille, ses enfants. Son mari lui conseilla d’aller
demander de l’aide au Prophète (PSL).
Sans doute pourrait-il mettre à sa disposition un des esclaves qu’il avait reçu
en cadeau. Elle alla le voir. Elle n’osa point présenter sa requête, tant était
profond le respect pour le Prophète
(PSL).
Lorsqu’elle revînt, silencieuse et bredouille, ‘Alî décida de l’accompagner et de
demander de l’aide au Prophète (PSL).
Ce dernier les écouta et les informa qu’il ne pouvait rien faire pour eux, que
leur situation était bien meilleure que celle des ahl as-suffa . Il fallait donc qu’ils résistent et patientent.
Ils s’en retournèrent déçus et attristés. Ils ne pouvaient se prévaloir d’aucun
privilège social.
Tard dans la soirée,
le Prophète Muhammad (PSL) se présenta au seuil de leur demeure. Ils
voulurent se lever pour le recevoir et le
Prophète Muhammad (PSL) entra et vint s’asseoir sur le bord de leur couche.
« Voulez-vous
que je vous offre quelque chose de meilleur que ce que vous m’avez demandé ? »
Ils répondirent par l’affirmative et le Prophète (PSL)
ajouta :
« Ce sont les paroles que
Gabriel m’a apprises et que vous devriez répéter dix fois après chaque prière :
« Gloire à Dieu »
(Subhân Allah)
« Louange à Dieu »
(al-Hamdoulillah)
« Dieu est le plus grand »
(Allahu Akbar)
« Avanrt de vous couchez
vous devriez répéterchacune de ces formules trente trois fois. »
(Hadîth rapporté par al-Bukhâri et Muslim)
Assis au chevet de sa fille, tard dans la nuit, profondément
attentif à ses besoins, il répondait à sa requête matérielle en lui faisant le
privilège d’une confidence du Divin : un enseignement spirituel qui nous
est parvenu à travers les âges et que chaque musulman a fait désormais sien au cœur
de son quotidien.
Fâtima, comme son
mari ‘Alî, fut un modèle de piété,
de générosité et d’amour. Elle vivait dans la lumière des enseignements
spirituels du Prophète (PSL) :
vivre de peu, tout demander à l’Unique, et tout donner de soi aux hommes.
Des années plus tard, au chevet du Prophète Muhammad (PSL) mourant, elle pleurera intensément lorsqu’il
lui murmurera à l’oreille que Dieu allait
le rappeler à Lui, qu’il était l’heure
pour lui de s’en aller. Elle sourira de bonheur lorsque, quelques minutes plus
tard, il lui confiera, comme si la confidence affectueuse révélait l’essence de
la relation de ce Prophète (PSL)
avec sa fille, qu’elle serait le premier membre de sa famille à le rejoindre.
Yathrib 786
Le 13 mai 2018
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