Le
premier souci du Prophète Muhammad (PSL)
était d’aider à l’installation matérielle des Muhâjirûn «les Immigrants» qui, pour la plupart avaient quitté la
Mecque dans le complet dénuement. La plupart étaient pauvres. Il fallait donc à
tout prix assurer à tous les compagnons les moyens de subsistance quelle que
soit leur condition. Pour ce faire, le Prophète
Muhammad (PSL) aura recours à un procédé, fort en usage de son temps,
consistant en la passation d’un pacte de fraternité (al-mu’âkhâ). Ainsi chaque Muhâjirûn,
était lié par un pacte à un Ansâr,
et ce dernier devait l’aider à s’installer, partager ses biens et lui permettre
de vivre à Médine dans les conditions les plus favorables.
Ce
lien contractuel unissant les croyants était plus solide même que la parenté par
le sang. Chaque Muhâjirûn eut ainsi
un Ansâr pour « frère ».
La sollicitude de l’Ansâr était telle qu’elle
le portait parfois à répudier une de ses femmes en faveur des Muhâjirûn qui épousait alors la femme délaissée.
Ibn Ishaq rend compte de l’état d’esprit qui
a résulté de l’application judicieuse d’une antique coutume de l’hospitalité
arabe :
« Lorsque le Messager d’Allah se fut senti en sécurité à Médine et que ses frères, les Muhâjirûn, l’eurent rejoint, et que les Ansâr se furent pris d’accord avec ces derniers, alors le pouvoir de l’Islam se consolida. La salât « prière » fut instituée, la zakât « contribution aumônière » et le sawm (jeûne du Ramadan) imposés, les houdoûd « peines pour les délits » édictés, et la distinction du licite et de l’illicite enseignée. L’islam se propagea parmi eux. »
Ce
pacte allait donner une force et une unité particulières à la nouvelle
communauté musulmane installée à Médine. Des relations extrêmement profondes
vont s’établir entre ceux qui ne cesseront par la suite de témoigner et de dire
l’intensité de leur mutuel amour en Dieu. Dans un hadith qudsî (tradition
prophétique dans laquelle Dieu s’exprime, mais avec les mots du Prophète. A la
différence du Coran, il s’agit d’une inspiration que le Prophète (PSL)
verbalise) :
« Le Jour de la Résurrection, Dieu dira : où sont ceux qui se sont aimés dans Ma grâce (Ma Majesté). En ce jour, je les couvre de Mon ombre, en ce jour où il n’y a d’ombre que Mon ombre. » Hadith rapporté par Ahmad et Muslim
De
nombreuses situations douloureuses, pénibles et dangereuses auxquelles les musulmans
ont eu à faire face, prouvent qu’ils étaient parvenus à un degré de fraternité
et de confiance qu’aucune adversité n’allait réussir à briser. Ce sont ces
liens qui constituent la force spirituelle et sociale de la communauté
musulmane, et c’est en fait cela que résidait le secret de leur réussite devant
Dieu et parmi les hommes. Une foi en Dieu, l’amour pour les parents, la fraternité
parmi les hommes et l’éthique au service de l’univers et de tous les êtres.
C’est
là de fait, l’image d’une société déjà quelque peu organisée et dont le Prophète Muhammad (PSL) est le maître
avec le Coran comme loi souveraine.
Le Prophète Muhammad
(PSL) gouvernera
cette première umma, formée de musulmans et de juifs, à partir de ses
appartements. Il n’est pas seulement le guide
de la communauté et de son État-cité, il est, chaque jour un peu plus, l’administrateur des services publics,
si embryonnaires fussent-ils encore, le premier et le plus haut juriste qui règle, les différends. Il est l’imâm qui dirige la prière quotidienne aussi
bien celui qui tient le sermon du vendredi (khoutba de la djamaa du vendredi).
Mais
la pression de l’organisation sociale le contraint à être à côté du législateur, le fondateur d’institutions qu’il doit imaginer de toutes pièces :
le Beït al Mâl : trésor public dont il lui faut trouver les moyens de l’alimenter
en recettes régulières destinées à subvenir à l’entretien des fonctionnaires.
Il
est le chef militaire : il lui incombe, dans des conditions
particulièrement difficiles, de procéder à
l’organisation d’une force armée et qui soit efficace.
C’est
lui le Prophète Muhammad (PSL) enfin
qui doit présider l’assemblée du peuple « la
Choura » où se débattent les affaires intéressant la vie publique. Parmi
ces affaires, il y a le soin de décider de la paix et de la guerre.
Yathrib786
Le 11 février 2018
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