Les qoyayshites avaient
constaté que l’Islam commençait à se répandre dans les tribus après qu’un groupe
de musulmans avaient trouvé en Abyssinie
calme, sécurité et que le Nadjassi avait étendu sa protection sur eux, que ‘Umar
avait embrassé l’Islam, qu’avec Hamza
Ibn Abdul-Mottaleb, ils avaient pris le parti du Prophète (PSL).
Tous les chefs de tribus
se liguèrent alors par une convention
écrite, en vertu de la laquelle ils prirent l’engagement de ne point
contracter de mariages avec les Bani Hâshim et les Abdul-Muttalib ni de passer
avec eux d’actes de vente ou d’achat.
Au terme de longues
discussions et de débats très animés qui dans les faits divisaient les clans de
l’intérieur, il fut décidé de bannir
les Banû Hîsham et d’établir une sorte d’ostracisme vis-à-vis des musulmans.
Un
accord fut signé par une quarantaine de chefs qurayshites et apposé à l’intérieur
de la Ka’ba afin de rendre la décision solennelle et définitive.
Abû Lahab du clan des Hâshimites, décida, en contradiction avec le code
traditionnel de l’honneur, de se désolidariser de son clan et de soutenir le
bannissement.
Abû Talib eut l’attitude
inverse et continua à soutenir son neveu. Ce qui obligea les Quraysh à inclure
de fait le clan des Muttalib dans le boycott. La décision était radicale. Il s’agissait
d’éviter tout contact avec les membres du clan.
La mise au ban devait être
totale et durerait aussi longtemps que les deux clans accepteraient que le
Prophète Muhammad (PSL) continuât de prêcher son message. Ce dernier devait
cesser sa mission et ne plus faire référence au Dieu Unique.
Craignant pour leur sécurité,
les Banû Hâshim décidèrent de s’installer tous ensemble dans une même région de
la vallée de la Mecque. Ils étaient isolés, et même si le boycott n’était point
absolu et que des parents faisaient parvenir clandestinement des vivres et des
provisions au Banû Hishâm.
La
situation devenait de plus en grave. Ils étaient de plus en plus nombreux à
souffrir de la malade et de la faim. Le bannissement durait près de trois ans
et fragilisait économiquement les deux clans qui manquaient de vivres.
Ils traversaient des périodes d’intenses disettes. Abû Bakr y avait presque
perdu sa fortune. Et la pression sociale et psychologique était insurmontable.
Du côté des Qoraysh,
beaucoup étaient d’avis que ce boycott était infondé, voire inutile. D’autres
étaient bien sûr liés au clan par des liens de parenté qu’il était impossible d’oublier
ou de nier.
Les tentatives de mettre
fin au bannissement s’étaient multipliées tout au long des trois ans. Mais
elles n’avaient jamais abouti car un certain nombre de dignitaires, à l’instar
d’Abû Lahab et Abû Jahl, refusaient d’entrer en matière.
C’est finalement l’initiative
de quelques individus cherchant des alliés dans chacun des clans qui réussit à
inverser la tendance. Alors que le peuple était réuni à proximité de la Ka’ba,
l’un d’eux prit la parole et remit en cause le boycott vis-à-vis des Banû
Hâshim. Un autre dans la foule le soutînt, puis un autre, puis un quatrième,
donnant l’impression que l’avis était partagé par un grand nombre. Abû Jahl
tenta d’intervenir mais l’assemblée, dont beaucoup partageaient cet avis mais n’osaient
s’exprimer, allait dans le sens du refus du boycott.
L’un des membres du groupe
initiateur de ce petit soulèvement entra dans la Ka’ba, s’empara du texte
stipulant la décision du boycott et le déchira. Les partisans de la ligne la
plus dure jugèrent inutile de résister, et le bannissement fut levé.
Le soulagement dans les
rangs des deux clans exclus, était réel, tant la situation était devenue
intenable.
Aussitôt les musulmans
furent invités à regagner leurs foyers sous les ovations de leurs ennemis de la
veille. L’Islam, sorti indemne de l’épreuve, avait donc vaincu : rien désormais
ne saura arrêter sa fulgurante progression.
Yathrib786
Le 27 octobre 2017
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire