Après un bref séjour au Sénégal, je reviens sur ce blog
dédié à la vie, au message et à l’enseignement de notre Illustre Prophète (PSL).
Durant les premières années de la Révélation, le message coranique
s’est structuré autour de quatre axes :
l’unicité de Dieu, le statut du
Coran, la prière et enfin la vie après la mort.
L’unicité de Dieu
(at-Tawhîd)
L’essentiel du message coranique était l’affirmation de l’unicité
de Dieu. Avec la notion de « Rabb », vont bientôt apparaître le nom
divin « Allah » et des formules qui associent Son être à la paix et à
la miséricorde. Ainsi l’ange Gabriel interpelle le Prophète (PSL) avec la
formule :
« Que la paix soit sur toi, Ô Envoyé de Dieu »
« Que la Paix et la Miséricorde de Dieu soient sur toi »
Ces formules sont celles que les musulmans utiliseront dès l’origine,
et jusqu’à aujourd’hui pour se saluer et invoquer Dieu au moyen de deux de Ses
noms : la Paix (as-Salâm) et le Très-Miséricordieux ou le Très Clément - l’Infiniment Bon (ar-Rahmân).
Par ailleurs, chaque verset du Coran commence par une phrase
de sanctification rappelant la Présence de l’Unique et Ses qualités suprêmes :
« Au nom de Dieu, Le Très Clément, le Miséricordieux »
Le Coran fera très tôt du nom ar-Rahmân un équivalent du nom Allâh :
« Invoquez Dieu (Allah ou invoquez l’Infiniment Bon, le Très Miséricordieux, le Très Clément (ar-Rahmân), quel que soit celui que vous invoquez, c’est à lui qu’appartiennent les beaux noms. » Coran (17, 110)
Cette omniprésence de la référence à l’Unique et à ses
différents noms et qualités est essentielle. Cette attitude va façonner le mode
de relation que les premiers croyants établiront avec Dieu. Une reconnaissance
de Sa présence et une assurance que Sa bonté est un don. Sa présence n’est en
réalité qu’une promesse de Paix. C’est ce que confirme à merveille la sourate ar-Rahmân qui s’adresse aux êtres
comme aux Djinns :
« Le Miséricordieux a enseigné le Coran, créé l’homme et lui a appris à s’exprimer clairement.
Le Soleil et la Lune obéissent à des lois préétablies. Les herbes et les arbres se prosternent devant Lui. Le Ciel, Il l’a élevé ; et l’équité, Il l’a instituée, afin que vous ne fraudiez pas dans les pesées et que vous ne faussiez pas la balance. Quant à la Terre, Il l’a aménagée pour tous les êtres vivants, en la pourvoyant d’arbres fruitiers, de palmiers aux régimes bien protégés, de grains empaillés et de plantes odoriférantes. Lequel donc des bienfaits de votre Seigneur oserez-vous renier? Il a créé l’homme d’une argile semblable à celle qui est utilisée en poterie et Il a créé les djinns d’un feu subtil sans fumée. Lequel donc des bienfaits de votre Seigneur oserez-vous renier? Il est le Maître Souverain des deux Orients et Il l’est aussi des deux Occidents. » Coran (55, 1-17)
Le Statut du Coran
De la nature à l’exigence de l’éthique et de l’équité dans
le comportement humain. Tout renvoie au souvenir du Créateur dont la
manifestation première est la bonté et la clémence. C’est d’ailleurs au nom de
Sa bienveillance à l’égard des Hommes qu’il a révélé le Texte. La Révélation
est à la fois un don et un poids. C’est ainsi que se présente d’emblée ce qui
constitue le socle du second axe des premiers enseignements islamiques. Dans la
sourate Les Abeilles An-Nahl, le Coran établit le lien entre Dieu et l’Homme :
« Et Nous savons parfaitement qu’ils disent: «Ce n’est qu’un être humain qui lui enseigne (le Coran). Or, la langue de celui auquel ils font allusion est étrangère [non arabe], et celle-ci est une langue arabe bien claire. » Coran (16, 103)
Voilà un des fondements du credo musulman (al-‘aqîda) : il s’agit de la parole divine
révélée en l’état à l’humanité dans une langue arabe claire. Elle est à la fois
Rappel, lumière et miracle :
Rappel : des messages
monothéistes du passé
Lumière : de l’orientation
divine pour l’avenir
Miracle : de la parole
éternelle et inimitable transmise à la conscience des hommes et au cœur de l’histoire.
Le Coran dès l’origine se présente comme le miroir de l’univers.
Ce qui fut traduit par « verset »
par les premiers traducteurs occidentaux (se référant au vocabulaire biblique)
signifie littéralement, en arabe, « signe ». Ainsi le livre révélé, le Texte écrit, est
constitué de signes « Âya ».
De la même façon, l’univers, à l’image d’un texte devant nos yeux déployé, est
foisonnant de ces mêmes signes. Lorsque
c’est l’intelligence du cœur qui lit le Coran et le monde alors les deux Livres
se font écho. Chacun d’eux parle de l’autre et de l’Unique. Les signes rappellent
le sens de naître, de vivre, de penser, de sentir et de mourir.
Par sa forme et son contenu, le Coran par sa puissance
spirituelle est le miracle de l’Islam. Il représente également une immense et
double responsabilité pour les musulmans d’une part. D’autre part, l’exigence
éthique que l’enseignement coranique leur impose et leur rôle de témoins de ces
mêmes enseignements devant l’humanité. C’est cette dimension qui est présente dans
la sourate al-Muzzammil (celui qui est enveloppé d’un manteau) :
« En vérité nous allons te charger d’une parole de grands poids. » Coran (73,5)
« Si nous avions fait descendre ce Coran sur une montagne, tu aurais vu celle-ci se prosterner d’humilité et se fendre sous l’effet de la crainte révérencielle de Dieu. » Coran (59,21)
Le Texte révélé, Parole de Dieu, (kalâm Allah) se présente
tout à la fois comme un rappel bienveillant et une injonction morale
particulièrement exigeante qui répand autant le souffle spirituel qu’il
structure la forme précise du rituel religieux.
A suivre
Yathrib786
23 juillet 2017
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