Les premiers versets révélés au Prophète, qui ne savait ni
lire ni écrire, dirigent directement son attention vers la connaissance. Incapable de lire ni de
réciter alors qu’il est livré à ses seules facultés, Dieu l’appelle à lire :
« au nom de ton Seigneur [Rabb-Educateur] » Coran (96,1)
et établit directement un lien entre la foi en Dieu et la
connaissance : les versets suivants confirment cette relation :
« Il a instruit l’Homme au moyen du calame ; Il lui a enseigné ce qu’il ne savait pas. » Coran (2, 31)
Entre le Créateur et
l’Homme, il y a la foi qui se fonde et se nourrit de la connaissance que
le Très-Généreux (Al-Akram) a mise à la disposition des êtres humains pour répondre
à Son appel et venir à Sa rencontre.
Ces premiers versets établissent une correspondance
immédiate avec ce que la Révélation
rapportera plus tard à propos de la création du genre humain :
« Il [Dieu] apprit à Adam le nom de toutes choses. » Coran (2 ;30)
La raison, l’intelligence, le langage et l’écriture octroient
à l’Homme les qualités nécessaires pour lui permettre d’être le Khalifa (le vice-gérant de Dieu sur la terre.
La Révélation coranique, dès l’origine, marie la reconnaissance du Créateur
avec la connaissance et le savoir.
De nombreuses traditions rapportent que la deuxième
Révélation correspondait au début de la sourate Al-Qalam (le calame, la plume).
Ces versets confirmaient la source divine de cette inspiration de même que
l’impératif de la connaissance. Ils
mentionnaient bien la singularité du Prophète Muhammad (PSL).
La première lettre « Nûn »
est une des lettres de l’alphabet arabe, et de nombreuses autres lettres
introduiront certaines sourates du
Coran sans qu’aucun commentateur ni le Prophète Muhammad (PSL) lui-même
puisse expliquer leur sens exacts ou la
symboliques de leur présence en tête de chapitre.
Ainsi à l’instar même où le Créateur prête serment « par le calame, la plume »
et confirme l’impératif de la connaissance transmise aux êtres humains, il place
au début des versets une lettre mystérieuse, « Nûn », qui exprime la limite du savoir des hommes. La
dignité des hommes octroyée par la connaissance ne saurait être sans l’humilité
de la raison qui connaît ses limites et qui, en cela, a reconnu l’impératif de
la foi.
Accepter, et accepter de ne pas comprendre, la présence mystérieuse
de la lettre « Nûn »
nécessite la foi. Comprendre et accepter l’exposé sans mystère des versets qui
suivent impose l’usage d’une raison active.
Yathrib 786
11 juin 2017
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