11 juin 2017

Foi, Connaissance, Humilité



Les premiers versets révélés au Prophète, qui ne savait ni lire ni écrire, dirigent directement son attention vers  la connaissance. Incapable de lire ni de réciter alors qu’il est livré à ses seules facultés, Dieu l’appelle à lire :


« au nom de ton Seigneur [Rabb-Educateur] » Coran (96,1)


et établit directement un lien entre la foi en Dieu et la connaissance : les versets suivants confirment cette relation :

 « Il a instruit l’Homme au moyen du calame ; Il lui a enseigné ce qu’il  ne savait pas. » Coran (2, 31)


Entre le Créateur et  l’Homme, il y a la foi qui se fonde et se nourrit de la connaissance que le Très-Généreux (Al-Akram) a mise à la disposition des êtres humains pour répondre à Son appel et venir à Sa rencontre.



Ces premiers versets établissent une correspondance immédiate avec  ce que la Révélation rapportera plus tard à propos de la création du genre humain :

« Il [Dieu] apprit à Adam le nom de toutes choses. » Coran (2 ;30)


La raison, l’intelligence, le langage et l’écriture octroient à l’Homme les qualités nécessaires pour lui permettre d’être le Khalifa (le vice-gérant de Dieu sur la terre. La Révélation coranique, dès l’origine, marie la reconnaissance du Créateur avec la connaissance et le savoir. 



De nombreuses traditions rapportent que la deuxième Révélation correspondait au début de la sourate Al-Qalam (le calame, la plume). Ces versets confirmaient la source divine de cette inspiration de même que l’impératif de la connaissance. Ils mentionnaient bien la singularité du Prophète Muhammad (PSL). 

« Nûn. Par la plume et ce qu’ils écrivent!
Tu (Mouḥammad) n’es pas, par la grâce de ton Seigneur, un possédé.
Et il y aura pour toi certes, une récompense jamais interrompue.
Et tu es certes, d’une moralité éminente.
Tu verras et ils verront
qui d’entre vous a perdu la raison. » Coran (68, 1-6)


La première lettre « Nûn » est une des lettres de l’alphabet arabe, et de nombreuses autres lettres introduiront certaines sourates  du Coran sans qu’aucun commentateur ni le Prophète Muhammad (PSL) lui-même puisse expliquer leur sens  exacts ou la symboliques de leur présence en tête de chapitre.



Ainsi à l’instar même où le Créateur prête serment « par le calame, la plume » et confirme l’impératif de la connaissance transmise aux êtres humains, il place au début des versets une lettre mystérieuse, « Nûn », qui exprime la limite du savoir des hommes. La dignité des hommes octroyée par la connaissance ne saurait être sans l’humilité de la raison qui connaît ses limites et qui, en cela, a reconnu l’impératif de la foi.



Accepter, et accepter de ne pas comprendre, la présence mystérieuse de la lettre « Nûn » nécessite la foi. Comprendre et accepter l’exposé sans mystère des versets qui suivent impose l’usage d’une raison active.





Yathrib 786



11 juin 2017

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