Le Prophète Muhammad (PSL) était le « fondé de
pouvoirs » de Khadîdja. Les activités commerciales du Prophète (PSL) ainsi
que ses voyages le mettaient en contact avec beaucoup de monde dont des juifs,
des chrétiens, des zoroastriens, des savants de tout horizon, de toute condition. Il échangeait avec eux sur
les idées et les opinions. Il écoutait des récits relatifs aux prophètes et de
leur tradition. Il restait très attentif aux polémiques et aux déchirures de sa
société. Si jeune, le Prophète Muhammad (PSL) connaissait l’existence de la
Tawrât (la Thora du Pentateuque) et
celle de l’Indjîl (l’Evangile). A-t-il entendu prêcher au souk d’Oukaz le
religieux chrétien Qoss b. Sa’ida dont l’éloquence était connue et qui
fascinait son auditoire?
Une intelligence particulière lui avait permis de
respecter la fierté de chaque clan. Cet esprit l’aidera plus tard à consolider
l’unité de la première communauté. En quête de paix, il n’aura de cesse de
réaliser cet équilibre entre respect et justice. C’est ce qu’il fît lors de cette
situation difficile entre les clans de Quraysh au sujet de la pause de la Pierre Noire
lors de la reconstruction de la Ka’ba. Il avait appris à son cœur à ne pas se
laisser aller aux émotions fières et aux logiques arrogante :
enseigner à l’esprit les solutions qui apaisent les cœurs et permettent de se maîtriser avec douceur et sagesse.
Des années avant la Révélation, l’Educateur de l’Envoyé
de Dieu (PSL) lui avait octroyé cette qualité singulière qui allie profondeur
du cœur et pénétration de l’Esprit.
Le prophète Muhammad (PSL) avait trente-cinq ans. Il
s’était forgé une telle réputation que beaucoup
parmi les Banû Hashîm imaginaient qu’il reprendrait bientôt le flambeau
de ses pères et rétablirait la grandeur du clan en en prenant la tête.
Il commençait à recevoir déjà des demandes en mariage à l’instar de celle qu’il reçut de
son oncle Abû Lâhab, désireux de marier ses deux fils ‘Utbah et ‘Utayba, à
Ruqaya et Um Kulthum.
Celui-ci était déjà trop loin de ces préoccupations. Il
ne manifestait guère d’intérêt pour la chose publique. C’est à cette époque qu’il
commença à pratiquer des retraites comme le faisaient déjà les hanîfs ou hunâfa’
(sabéens) et les chrétiens de la Mecque.
Il se retirait dans la grotte de Hira’, une âpre colline loin des affreuses
idoles de la Mecque. Quand venait le mois de Ramadan, il se retirait avec
quelques vivres. Pour parvenir à cette grotte, il devait grimper le long d’une
petite montagne et passer de l’autre côté d’un petit mont en suivant un sentier
étroit qui menait à l’entrée d’une grotte totalement isolée. Il était difficile
de s’y tenir à deux. Depuis le seuil de la porte de la caverne, il était
possible de voir la ka’ba en contrebas et plus loin, la plaine aride du désert
s’étendant à perte de vue.
Loin des hommes, face à la nature, le Prophète Muhammad (PSL) méditait, se
posait des questions en recherchant la paix et le sens. Il n’avait jamais participé aux cultes des idoles.
Il n’avait jamais partagé les croyances et les rites des tribus de la
région. Il était resté à l’écart des
superstitions et des préjugés. Il avait
été protégé des faux dieux, des faux semblants, des statuettes que l’on vénère,
des pouvoirs et des richesses que l’on adore, de l’idolâtrie et de la magie.
Depuis quelque temps, il avait fait part à son épouse
Khadîdja de certains rêves qui s’avéraient être véridiques et qui le troublait.
Il s’agissait bien d’une quête de
vérité. Insatisfait des réponses de son entourage, mû par l’intime conviction
qu’il devait cherchait au-delà. Il décida de s’isoler dans la contemplation.
Il approchait des quarante ans et désirait vivre une introspection
profonde. Seul dans la grotte, il
méditait sur le sens de son existence, de sa présence et des signes qui l’avaient
accompagné depuis sa naissance
Il cherchait. Cette quête spirituelle le menait naturellement ce que
vers quoi les signes l’en appelaient. Les signes qui protègent et apaisent, les
tensions intérieures, les visions rêvées et néanmoins véridiques, les questions
posées par l’existence et le cœur marié
aux horizons offerts par la nature. Tout cela menait insensiblement le Prophète
Muhammad (PSL) vers l’initiation suprême. Il va à la rencontre de son
Educateur, avec le Dieu Unique.
A quarante ans, le premier cycle de sa vie venait de s’achever. Durant le mois béni du Ramadan de l’an 610,
en s’approchant de la caverne, il entendît une première voix l’apostropher et
le saluer :
« As_salamu ‘alayka, ya rasûl Allah ! »
Que la Paix soit sur toi, Ô Envoyé de Dieu ! » Ibn Hishâm, op. cit., vol. 2, P. 66 – 67
Yathrib
786
20
mai 2017
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